Quauhtlemallan

Sunday, May 9, 2010

Adieux au Guatemala


Les semaines passent, la vie passe, et il est temps de retrouver la Belgique... qui commençait à nous manquer. Eh oui, on s'y sent quand-même chez nous!
Jeroen y a aterri il y a une semaine: il démarrait il y a quelques jours un nouveau boulot à l'asbl Bral, toujours dans sa spécialité: les politiques de mobilité à Bruxelles. Il était aussi bien impatient de retrouver son monde.
Quant à moi, j'avais envie de traîner un peu, de prendre mon temps, de profiter encore de la vie ici et de passer dire au revoir tranquillement à mes amis d'ici. Ca passe vite, plus qu'une semaine, je débarquerai à Bruxelles le lundi 17 mai.

J'avais bien besoin de cette phase de transition, de ces quelques jours de tranquilité et de douceur de vivre avant de replonger dans l'effervescence bruxelloise et les contraintes de notre vie occidentale. Je dors bien, je me ballade, je me baigne dans le magique Lac Atitlan, je passe beaucoup de temps avec mes amis paysans et surtout avec leurs enfants auxquels je me suis beaucoup attachée. Ca faisait longtemps que je ne m'étais plus sentie aussi relax!

Que dire de ces dernières semaines ? Comment raconter tout ça, on a vécu tellement de choses en si peu de temps! En quelques mots seulement, pas du tout exhaustifs: un atelier d'agroécologie qu'on a animés dans une communauté indigène paumée dans les montagnes de la région d'El Estor; quelques jours de repos dans la jungle et bien au chaud, au bord du Rio Dulce; un voyage beau et intense partagé avec papa et nos amis Péroline et JF pendant 2 semaines; une visite éclair dans le Petén et au Bélize, pour rencontrer une archéologue gringa au tempérament pas piqué des vers, qui étudie la façon dont la civilisation Maya gérait et conservait les forêts tout en y produisant son alimentation; et tellement d'autres visites passionantes aux quatre coins du pays, pour collecter la matière qui nous servira à construire notre film. Déjà presque 40 heures d'enregistrements, on va souffrir au montage!
Tout ça a été intense et fatigant, on aspire désormais tous les deux à un peu de calme et de stabilité. Bouger tout le temps, ça peut être excitant mais ça a aussi un côté frustrant, car on n'a pas le temps de lier de vraies relations avec les gens.

Ca n'empêche pas que certaines personnes nous aient vraiment touchées... Comme Narciso, forest gardener d'origine Maya yucatèque au Bélize, un homme doux et d'une gentillesse extrême, un sage qui connaît la nature comme sa poche et aime les gens. Ou encore les jeunes leaders de la communauté Lote 5, bons, honnêtes et dévoués à leur communauté, et qui nous ont accueillis comme des rois. On serait bien resté plus longtemps parmi eux dans les montagnes vierges, loind e tout! Et bien sûr, toute la famille Chojpen de Pachitulul, des grands-parents aux petits enfants, tous d'une gaieté et d'une simplicité extraordinaires et qui nous ont déjà adoptés.

Et puis juste encore quelques anecdotes drôles ou moins drôles...
- Comme ce spectacle proposé par des élèves ladinos (métisse) de secondaire lors de la Feria de Semillas de Cuilco sur les cultures du Guatemala, qui dépassait de loin les limites du ridicule, pour ne pas dire totalement raciste: déguisé en slips et pagnes blancs pour représenter les Mayas, ils ont carrément eu l'audace d'arracher sa tête à une poule en direct sur scène, juste pour le show ! Et bien sûr, de leur côté les exemplaires ladinos étaient représentés en train de danser la valse en robe de soirée chic. De notre côté on en était morts de honte pour eux, je me demande ce qu'en a pensé le public indigène! C'est parfois difficile de lire sur leurs visages...
- Comme ce chauffeur de bus entre El Estor et Panzos, un vrai hijo de puta qui ne trouvait pas mieux que de draguer une fille assise DERRIERE lui, d'à peine 15 ans, pendant qu'il conduisait. Un vrai gros dégueulasse, qui non seulement regradait à peine la route, mais n'arrêtait pas de lui caresser les jambes. le pire, c'était encore que la jeune fille ne lui opposait rien d'autre qu'un petit rire gêné et se laissait à moitié faire... Finalement, il a quand-même laissé tombé mais a continué le chemin en lisant son journal sur le volant!
- Comme ces gardes armés jusqu'au dent qu'on voit partout, absolument partout, tellement partout qu'on finit par ne plus les voir... N'empêche qu'en voir un qui surveille l'entrée du resto végétarien à Guate, ça fait quand-même bizarre. Vous vous imaginez ça au Dolma à Bruxelles ?
- Comme ce richissime homme d'affaire d'origine allemande (ou autrichienne, je ne sais plus)dont l'hélicoptère s'est écrasé il y a quelques mois et qui a eu droit à des pages et des pages d'hommages et de condoléances dans le principal journal du pays pendant plus d'une semaine. Bien entendu ceci n'arrive jamais pour les dizaines ou les centaines ou les milliers de chaufeurs de bus qui se font assassiner, enfants qui crèvent de faim à cause de la sécheresse dans le corredor seco, vistimes du narcotrafic ou migrants qui perdent la vie sur le chemin vers l'El Dorado américain... De toutes façons, ceux-là on les voit à peine dans les journaux. Comme à peu près partout en Amérique Latine, à la télé tout le monde ou presque est blanc et blond, un parfait reflet de la population latino!
- Comme "Mi familia progresa" (ma famille progresse), un programme d'allocations familiales super caritatif et électoraliste mis sur pied par Sandra la femme du président Colom (qui est d'ailleurs plus renommée que lui-même), et qui entraîne plein de dérives du genre des pères de famille qui obligent leur femme à avoir plus d'enfants afin de toucher plus d'allocations familiales. Les ONG locales l'ont rebaptisé "Mi familia pobreza" (ma famille pauvreté), maintenant tout le monde l'appelle comme ça!
- Comme les deux premiers tremblements de terre de notre vie, survenus le même jour à quelques heures d'intervalle, et qu'on a trouvé plutôt rigolots. Surtout le deuxième car on était dans le jardin en lieu sûr, et la terre sest mise à bouger suffisamment pour qu'on soit secoués et qu'on voie tout bouger autour de nous, mais pas assez pour faire des dégâts. Une expérience assez drôle à vivre tant qu'elle ne se stue pas trop haut sur l'échelle de Richter!
- Et enfin, les péripéties habituelles des voyages en bus populaires ("camionetas")... La seule fois ou Péro, JF et mon père ont voulu en prendre un au cours du voyage, on a eu droit à la totale: l'ayudante (homme à tout faire) du chauffeur qui, en pleine dispute avec un type au bord de la route, a sorti sa machette (j'ai failli me réfugier en dessous du siège, je les voyais déjà sorti leurs revolvers, mais finalement il ne s'est rien passé); le bus nous a déposé sans ménagement en plein milieu d'une bretelle d'autoroute, avec tous nos sacs-à-dos... on n'était pas trop à l'aise; et enfin, le dernier bus qui nous ramenait vers le centre de Palin, bloqué par une longue file de camion, n'a rien trouvé de mieux que de prendre la bande de gauche à contresens pour nous faire arriver plus vite. Enfin, on est quand-même arrivés sains et saufs.
Ca, ca fait partie des petits détails de la vie guatémaltèque qui nous font aimer la vie en Europe!

Bref, encore un voyage très riche en émotions... Je me demande ce que ça va me faire de rentrer en Europe après tout ça, et reprendre mon petit train-train. Mais au fond, je pense bien qu'on va continuer à vivre baignés dans le Guatemala pour un bout de temps, vu le travail qui nous attend encore avec le film.

Le produit fini, ce sera une grande surprise, nous mêmes on ne sait pas encore trop ce que ça va donner! Parfois, on a l'impression qu'il nous manque beaucoup de choses qu'on aurait voulu montrer dans ce film... En même temps, on a aussi beaucoup (trop) de choses passionnantes à montrer. Trop ou pas assez ? Il va falloir trouver l'équilibre entre tout ça et faire en sorte que ça ressemble à un tout. Suspense...

J'espère vraiment qu'on arrive à faire quelque chose de bon et d'utile pour les gens au Guatemala et ailleurs avec ce documentaire. Plus je passe du temps ici, et plus l'inégalité énorme entre ma vie et celle de la plupart des gens ici, entre mes opportunités et les leurs, entre ma liberté et leur non-liberté, me choque et me fait sentir mal à l'aise. Ici je serai toujours la riche gringa... même si en Europe je suis plutôt pas très riche et carrément anticapitaliste! Et tout ça, en sachant que l'Occident est quand-même largement responsable de la misère du reste du monde, et qu'on est en train de sacager leurs terres (avec la déforestation, les mines, barrages hydro-électriques, puits pétrolier, monocultures...) juste pour nous permettre à nous de vivre dans le luxe. Qui en bénéficie ici ? Les quelques mêmes qui accumulent de la richesse sur le dos des autres depuis des siècles. Je n'ai pas envie de contribuer à ce pillage.

Voilà un aperçu de mes impressions à quelques jours du départ. On en discute autour d'une bière la semaine prochaine ?

Thursday, March 25, 2010

a story about the armed conflict, ten years after




Today, more than 10 years after the UN brokered peace accords were signed, it is painfully clear that the armed struggle of the guerilla did not bring the end of the inequallity and oppression of the poor and indigenous population any nearer.
When the special UN envoy Rodolfo Stavenhagen, visited Guatemala in February, he told in an interview in La Prensa Libre that the current situation depressed him. Nearly no progess has been made to improve the situation of the Mayan population.
Me myself I got a bit of a blow after visiting Victor his family. Victor is working for CEIBA (the local branch of the International Friends of the Earth network) and we interviewed him at home for the documentary. After the interview, he showed us some pictures from his past. Victor fought 18 years in the Guerilla as a sub-commandante.
Victor his house is the kind of house you mostly see in Guatemala. Bare concrete bricks and a metal roof on top of it. We hung around a bit and talked to the other family members. His father barely survived one of the massacres committed by the army. He told it with a soft expression on his face.
Victor has two daughters. We asked his oldest daughter, who is 16, about her studies. "Right now I am not studying she told us, I am working", "Ah, so then you are earning a bit of money". Se had a mixed expression on her face, and we saw a painful expression on Victor his face too. Both glanced at each other. "Not really she says". She earns 12 Quetzal a day at the tortilleria where she is working from 7 in the morning untill 7 in the evening. FYI, that buys you just one beer here in Guatemala (in the cheapest places), and is worth 1,2 Euro.
Victor told us that they don't have the money to let his daughter continue her secondary studies ("diversificados"). He put his head to the table for a second, his wife put her arm on his shoulders.

I guess by that time I also had a painful expression on my face. I told how
difficult it is in Europe to make people understand that our material wealth depends on the poverty in countries such as Guatemala. And how easy it is for people in Europe to shove this aside as communist propaganda, which to them is equivalent as Stalin and dictatorship.

When Aline and I left, his wife and daughter gave us a artisan made little bag. We spend only four hours in their home, we arrived with empty hands, they gave us drinks and food, and a gift when we left.
When we arrived at one of the CEIBA offices to go to sleep, I imagined how it must feel to fight 18 years in the Guerilla for a better life for your people, and that more than 10 years after you put down arms, you find yourself your daughter working for 1 Quetzal an hour, because education is too expensive.

It made me angry when I read an advertisement in La Prensa Libre from the Chambre of Agriculture and industry claiming that the plan from the current government, to slightly raise taxes and spend more on e.g. education and the police will create more poverty.

Today we are in Rabinal, one of the places where the violence and army massacres hit the people hardest. Mario, the president of the "Madre Tierra" organisation which is working on agro-ecology in the Rabinal surroundings, told about the work his organisation is doing, mainly working with women, widowed during the armed conflict.
Mario told us that taking up the arms did not bring them any further. He himself is from Rio Negro, a village which was displaced during the armed conflict, and afterwards flooded by the water for a major hydro-electric dam.

Aline and I visited the museum here in Rabinal which is dedicated to the story of the armed conflict in the Rabinal area. The museum basically is a collection of enlarged ID card pictures from a number of the victims, with a short story about their life and death. In a display you can see the necklace from one of the women which were excavated from a mass tomb. Next to the necklace there is the hat from Rios Mont, the military dictator who was governing the country in the beginning of the eighties, when most of the massacres took place.
Rios Mont, who is still enjoying the comfy seats of the Guatemalan Congress, payed a visit to Rabinal in 2003 during his election rally. If you want to read a non-fiction political thriller, here is the story about Rios Mont on the wikipedia site.
Above the hat the people from the museum put a title "the day of dignity from Rabinal": Rios Mont lost his hat when he was chased away by the people from Rabinal, who threw rocks at him.
There is also a little paper explaining the extraordinary quality of the hat...

Wednesday, March 3, 2010

symbolic choice of national birds

The bird which Guatemala choose as a national bird, a quetzal, a nice colorful bird




The bird which the United States choose as a national bird, the Bald Eagle, a predator.



In January of 1784 elder statesman Benjamin Franklin stated:

"The bald eagle...is a bird of bad moral character; like those among men who live by sharping and robbing, he is generally poor, and often very lousy.

"The turkey is a much more respectable bird and withal a true original native of America."

Tuesday, March 2, 2010

Avatar as 3D as it gets

Hola!

This time in English so the English speaking people in the crowd can read along.
As Aline wrote below, we are travelling a lot these days here in Guatemala, to visit projects and people for the documentary we are making. As we are travelling "local style", it is quite tyring, quite stressful at times ( I am talking about the risk of armed assaults and bus accidents, not traffic jams. Yesterday a "4x4 picop" crashed with 21! people in it, because its brakes failed) and it is also a pity we don't get to spend more time with the people we meet. But the documentary starts to take shape. We were struggling in the beginning how to go about it, because unfortunately it is not an easy task to make a documentary with a "positive" approach - sustainable development in the vision of the Maya population - in a country where the vast majority of the people have been robbed and assaulted for 500 years and still are today, and are bearing the consequences from it.
As the people we are talking to here express it: "Guatemala is not a poor country, but a country which has been and is being made poor". Guatemala has so many natural resources, but e.g. the LACK of access to education and public services is equivalent to the amount of natural resources. Where is the money going?

There are about 10 rich families in Guatemala, who basically own the country, both in a financial and political sense. And they are not nice people.
Rios Mont e.g., former president, massacred thousands of Mayan people on the countryside under his government. Today he is a member of the parliament in Guatemala, and no hassle. How come? Because no other country is making a problem about it.
In 1999, Bill Clinton apologised and said that the U.S. should not have intervened with the politics here in Guatemala. Hilary Clinton is coming to Guatemala on Thursday, I am curious what she will say: A New York prosecutor demanded the extradition of Portillo, another former president, because he cashed e.g. money from foreign governments for educational programs on his family's bank account.
The government is a bit annoyed because yesterday, a few days before Hilary her visit, they had to fire one of their ministers, because he cashed the money for the fuel for the Police Nacional Civil (PNC)on his personal bank account - while on the other hand rationing fuel for the police. Note: the other day there was an article in the newspaper about a police patrol purchasing a criminal in the capital, but they ran out of fuel.

A bit of history: In 1954 the U.S. supported a coup d'etat against Jacobo Arbenz, because he wanted to redistribute - and pay compensation for it - the land which United Fruit and other companies owned but did not use -
Since then the US had been military supporting all the following dictators. That is until Carter stopped the openly military aid in 1979, probably because the blood of the massacres was starting to taste in the bananas and coffee.
After 1979 the massacres continued, the Guatemalan army was one of the most well-trained in counter insurgency in Latin America, thanks to the training of US special forces. In 1980 the military event put flames to the Spanish embassy because Mayan refugees were inside, taking the tactic of "scorched earth" one step further. You can read all this and more in any tourist guide (such as the "Loney Planet") about the country, and of course also on Wikipedia

The story about Guatemala is not very much known though, but altough I haven't seen it yet myself yet, apparently the story of "Avatar" seems to be the story of Guatemala and many other countries rich is natural resources. If you want to read in Spanish, you can read here an opinion article from Magali Rey Rosa, a famous ecologist, about it.

Magaly Rey Rosa is still alive, contrary to the many ecologist and human rights activists who get killed in Guatemala. This morning Calas and frontline presented their 3rd report on all the cases of the past two years. The second report you can read here

All this is very revolting to me. When we grow up, we learn all the moral virtues of being fair, to show compassion and solidarity, but once adult, the majority learns to close their eyes and shut their mouth, or learn themselves that people are simply bad and that everything is supposed to be that way, so you don't want get involved and harm your interests.
Also in vogue seems to be "anyway there are too may people on the planet, so if those poor people die, that is basically a good thing." -
Things are probably more comfortable that way.
By the way, my two cents would be, "if one rich ecologic footprint heavy man dies, four to five other people can live (a more modest but fair and good life). Get on with it!"

Aline and I are making this documentary with a positive approach, because we don't want to leave people with the lame excuse that things can't be changed (grin).
What is coming forward from our talks with Mayan spiritual guides, is the concept of "el buen vivir" - the good living - That good living does not mean the life of a "good savage", but it means leaving according to the values of the Mayan cosmovision, and "desarollo con identidad" -development with identity - and with respect for the "Madre Tierra". More about that in our documentary.
We will also look for concrete alternatives which are being developped here, to adapt to the effects of climate change. Guatemala is in the list of 10 countries which will be hit hardest by the effects of climate change. (here's an article in the Guatemalan press)

In January we met Frauke (from Germany) and Henrique (gringo, as he presents himself - grin - ) in Mexico, professional film makers who are working on a documentary about the resistance from the Maya population against the megaprojects who impair their rights to their "abuelos" land.
We met Frauke and Henriaue again this month in Tecpan, where we and them were for the celebrations for the new year in the Mayan calendar, on the Iximche site.
We are looking forward to see their film, it will come out by the end of the year. I guess you be kind of like "Avatar, as 3D as it gets"

Finally some more thoughts about Europeans and their power to work towards solutions or problems here:
The EU could use its trading power to take a start to end the impunity in this country. If Serbia has rendered war criminal Karadzic, they traded him in for economic reasons and to increase their chances to become a member of the EU.
The EU is currently negotiating with Central America about a trade association. In Honduras, the country next to Guatemala, there has been a coup d'etat in the past months, again because the elected president wanted to grant small farmers access to land, which hurted the interests of the rich elite, which currently owns most of the land. The "golpistas" organized in the middle of the violent state repression "elections", and not surprisingly their man, Lobos, "won" the elections. First thing he did was grant amnesty to the golpistas and amnesia to the international community.
The business representatives said the normalisation of the relations with Honduras was "good, because politics should not mingle with trade".
So instead of using its power to end impunity, the EU just seems to be interested to make deals with the elite of Central America, to continue to get cheap access to its natural resources.
If you want to read more about it, there will soon be a report from Friends of the Earth Europe on this page about the negotiations between the EU and Central America.
Some more revolting stuff, the IMF (International Monetary Fund) said yesterday that it is against a new law in Nicaragua, which allows small farmers to renegotiate their debt from a microcredit. The IMF thinks it is not "healty" to install a climate of "not paying". Anybody heard the IMF about the bail-out for the banks and the money which went straight to pay the bonusses of the managment?
Let's talk about "payback time", and who is overdue about some 500 years..

Sunday, February 28, 2010

Sur la route...

Nous voila !
On est toujours entiers, eh oui, on n'a pas encore vécu d'accident de bus, ni d'attaque a main armée, et meme, on ne nous a pas encore volé notre matériel vidéo... Le pire qui nous soit arrivé, c'est quelques jours de soucis digestifs. Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir parcouru une partie du Guatemala dans tous les sens!
On découvre plein de chouettes endroits et on voit plein de gens, mais je dois dire qu'en ce qui me concerne, ca commence a me lasser un petit peu d'etre tout le temps en train de bouger, sans avoir la possibilité de s'ancrer quelque part et de nouer des relations plus en profondeur... Ca, ca fait partie des contraintes de notre projet de docu, meme si il a aussi des cotés tres excitants. Bon, ca fait quand-meme la 5e fois que je reviens au Guatemala, alors le sentiment de nouveauté n'y est plus tellement. Et auparavant, j'ai plutot été habituée a vivre et a travailler avec les gens dans un endroit déterminé. Heureusement, j'ai quand-meme un peu retrouvé ce plaisir durant les presque deux semaines que nous avons passées a IMAP, au bord du Lac Atitlán, ou notre amie Rebecca nous a preté sa fantastique maison et ou j'ai retrouvé avec joie mes amis les paysans et leurs formidables enfants. Ca, ca fait partie pour moi des plus beaux moments que je vis en voyage...
La bonne nouvelle, c'est que le film avance enfin, cette fois on est bien partis ! On a pas mal pataugé au début, surtout au niveau technique, mais je pense qu'on arrive enfin a apprivoiser nos machines. On en est déja a une dizaine d'heures d'enregistrement, ce qui signifie qu'on reviendra sans doute en Belgique avec des dizaines d'heures dont il va falloir extraire un montage de moins d'une heure, grand défi!
La construction de la narration du film nous occupe pas mal l'esprit, il faut dire que c'est pas mal de boulot et que ce n'est pas si facile d'assembler ensemble tout ces petits bout d'images et d'infos afin de former un tout cohérent. Tout se jouera au montage bien sur, mais si on n'est pas clairs des maintenant sur la direction a prendre, on risque de se perdre sur le long chemin qui nous attend d'ici au montage final. Donc, ca carbure...
Le mois de mars risque de passer aussi vite que le mois de février, car l'agenda est déja a peu pres rempli jusqu'a fin mars! On compte se donner a fond pour avancer sur le projet ce mois-ci, car le 3 avril, nos invités (papa et nos amis Péroline et Jean-Francois) débarquent pour deux semaines et ce sera l'occasion pour nous de faire un break en leur charmante compagnie. On leur prépare déja tout un programme et on est tres impatients de les accueillir ici...
Mais on vous avoue que parfois, comme aujourd'hui dimanche, quand les innombrables églises évangélistes du village se mettent a chanter a tue-tete les unes plus fort que les autres (ils sont insupportables!), quand on a mangé trop de tortillas dans les derniers jours ou quand on a trop lu les faits-divers dans le journal, la Belgique commence a nous manquer... Et surtout vous, tous les gens qu'on aime la-bas! Heureusement qu'ici, on est bien entourés et on a toujours des amis pour nous accueillir presque partout ou on va. Les amis, c'est quand-meme irremplacable!
Il y aurait encore des tonnes de choses a vous raconter, mais si je fais trop long, personne ne me lira jusqu'au bout! Et puis je suis sure que Jeroen aura lui aussi plein de fines analyses a partager avec vous, notamment sur la vie politique et les phénomenes sociologiques dont on est témoins ici, et qui sont parfois interpellants!
Que dire d'autre? Qu'on vous aime énormément et qu'on sera heureux de vous revoir tous et de partager plein de nouveux projets a notre retour.
Accrochez-vous jusqu'aux prochains rayons de soleil!

Sunday, February 7, 2010

Na bijna een maand in Centraal Amerika

Na bijna een maand in Centraal Amerika kan ik al vrij goed de gesprekken in het Spaans volgen met de vele vrienden, kennissen en contacten die Aline in Guatemala heeft. In het Nederlands luister ik soms ook meer dan ik spreek, dus als ik niet meteen veel zeg in het Spaans valt het eigenlijk niet zo op.
Pero bueno, het Spaans begint er al in te gaan, en ook spreken begint beter en beter te lukken.
Om kort samen te vatten wat er is blijven hangen van de voorbije weken:
Mexico Districto Federal (Ciudad): de familie van Anselmo – een Mexicaanse kameraad uit Brussel - waar we een nacht zijn blijven slapen, bewakers met een shotgun zelfs bij de bakker, de “comedores” en het lekkere eten.
Chiapas:
De kerk van San Juan Chamula, en hoe de Chamula bevolking in de katholieke kerk de Maya religieuze gebruiken verder gebruikt: de walm van de enorm veel kaarsjes, een tapijt van groene naalden op de grond waar de mensen op zitten (er zijn geen stoelen in de kerk) en cola drinken – van cola kan je goed boeren, en het boeren is een teken dat de kwade geesten het lichaam verlaten -, en ook de kippen in de kerk die gebruikt worden om het lichaam van naasten spiritueel te reinigen.

San Cristobal de las Casas: Luis, de kameraad van Aline en Peroline, bij wie we een week thuis waren. De “marché populaire” waar je in verloren kan lopen, tussen honden en kraampjes waar vlees wordt verkocht, groenten, electro. Het heel lekkere eten en simpele maar geniale combinaties. De kennismaking met de Maya’s, die een beetje verlegen en heel vriendelijk overkomen.
De westerlingen die in hun leven verloren lopen en die overal ter wereld een richting zoeken in Ashrams en aanverwanten – Yoga tempels – zonder veel interesse te tonen voor de spiritualiteit van de plaatselijke Maya bevolking.
De Spaanse les.
Het museum Nao-Bolom in San Cristobal dat werd opgericht door een koppel – een Zweed en een Zwitserse - , die hun hele leven hebben gewijd aan het (her)ontdekken en beschermen van de plaatselijke cultuur, en een unieke relatie met de Maya’s hadden.
De reis van Chiapas naar Guatemala in een toeristenbusje, met een collectie personages die alle clichés bevestigen: het arrogante Hollandse koppel dat niet ophield met te klagen tegen alle locals die we op de weg tegen kwamen; de twee Israëlische fienen die voor 5 maand gingen reizen en niet het nut inzagen om Spaans te leren omdat ze toch van de ene Israëlische kolonie naar de andere reizen; de Amerikaanse bejaarde madam die al drie jaar in Guatemala woont en nauwelijks Spaans spreekt, en verbaast was hoe goed Aline Spaans heeft leren spreken in Guatemala.

De aankomst in Guatemala: Na het uitstappen uit het vreselijke toeristenbusje de ongeruste kennismaking met Panajachel aan het lago Atitlan – ook wel “Gringolandia” genoemd -.
Direkt daarachter de verademende rit van Panajachel naar San Andres Semetabaj, achterin een pick-up met de “locals”.

OPENBAAR VERVOER

Het openbaar vervoer zijn Amerikaanse schoolbussen in alle kleuren, beveiligd met de recentste religieuze slogans. Twee weken geleden legden we de weg naar Guatemala Ciudad af in een recordtempo in zo een “schoolbus”, met een chauffeur waar schoolkinderen van dromen: Eduardo “Dios es mi padre” Gonzalez, basebalpet achterstevoren, en geen voertuig op de baan dat hij niet voorbijgestoken heeft. Wegenwerken op de baan en maar één rijstrook beschikbaar? Geen probleem, Eduardo reed gewoon over de werf.
Gelukkig zit je over het algemeen met drie volwassen op een bank voor 2, zodat de mensen aan de gang in het midden met één bil op de bank zitten, en met hun shouder leunen tegen de mens die aan de andere kant van de middengang hetzelfde doet.
Op die manier zit je stevig vast voor het betere bochtenwerk.
Buschauffeur of helper van de buschauffeur (“Ayudante”) zijn in Guatemala is een riskante job, elke dag worden er een paar in hun bus neergeschoten, omdat ze niet de 150 ketzal (15 euro) per dag aan de lokale bende (“bandillas” of “mara’s”) betalen.
4x4s zijn hier meestal openbaar vervoer, (“pickops” noemen ze hier), en vervoeren achterin de laadbak meestal 10 mensen, maar soms tot 20 mensen.
En dan zijn er ook de “microbussen”. Dat zijn camionetten waar je bij ons maximum 9 mensen in vervoert, maar hier zitten er meestal een 15 tot 20 mensen in.



ONVEILIGHEID

“El Diario” is de lokale “Het Laatste Nieuws” die waarschijnlijk het meeste schrijft over de vele moorden die op straat plaats hebben, de ontvoeringen voor losgeld.
“La Prensa” combineert alles op één pagina en combineert verschillende moorden in één artikel. Aan de andere kant is het als toerist een geruststelling dat, in dezelfde krant waar verschillende moorden in één artikel worden gecombineerd, ook een groot artikel verschijnt “Muere Extranjero”, als een buitenlander van de trap in zijn hotel valt (een 74 jarige Duitser).
In sommige buurten kunnen mensen rustiger wonen als hun buurt door narco’s gecontroleerd wordt, want die houden de extortionistas weg, en die laatste zorgen voor meer overlast.
Als de “narco’s” de extortionistas (die mensen ontvoeren voor losgeld) niet weg houden, komt het af en toe tot lynchpartijen van vermeende criminelen door buurtbewoners, die het gebrek aan actie van de overheid beu zijn.
Over het algemeen zijn de mensen de corruptie en het gebrek aan overheid beu. Met dank aan de CIA die zoals in zovele andere Latijns Amerikaanse landen, rechtste regeringen aan de macht bracht.
Rechts wordt wel eens in combinatie gebracht met “realisme” en “veiligheid en het beschermen van de vrijheid en interesses het individu”, maar in de praktijk merk je dat dat onzin is. Rechts staat alleen voor het beschermen van de belangen van een handjevol mensen, en de onderdrukking van het grootste deel van de bevolking.

AFVAL

Er ligt overal veel afval. De overheid verzorgt geen afvalophaling, en voor moest je je het nog afvragen, de industrie toont geen greintje verantwoordelijkheid. Alles zit in overbodige verpakkingen, je kan er gewoon niet omheen. Voor drinkbaar water ben je bijvoorbeeld aangewezen op water in plastiek.
Gisteren vroegen Aline en ik in een winkel of zij onze plastieken fles bij het afval konden gooien, toen we een nieuwe fles wilden kopen. Plots hoorden we achter ons een plastieken fles op de straat vallen, en nog een tweede. De jongen achter de toonbank gooide de plastieken flessen die wij net afgaven, langs de zijdeur meteen weer naar buiten.

Sunday, January 31, 2010

Premiers pas en terres Mayas

21/01/2010

Découverte totale pour Jeroen, redécouverte pour moi après plus de trois ans loin d’ici.

Ca fait du bien de retrouver ce coin du monde ! La transition du Chiapas au Guatemala était ma foi une assez bonne idée : elle a permis à Jeroen de s’immerger petit à petit dans un bain d’espagnol et de culture Maya, et à moi de prendre le temps de me reposer et de flâner après ces derniers mois un peu éprouvants. Et nous avons, comme chaque fois, été très chaleureusement accueilli par mon ami Luis, un vrai personnage !

Ces dix jours passés au Chiapas ont donc été pour nous un aterrisage en douceur. San Cristobal de las Casas demeure une petite ville magnifique, tranquille et vivante à la fois, à l’air pur de montagne, où il fait bon vivre. Juste une mauvaise surprise en arrivant : une vague de froid exceptionnelle en train d’envahir le Mexique, qui nous a fait trembloter pendant quelques jours et nuits. Le mode de vie mexicain n’est décidement pas adapté au froid, et on ne s’y attendait pas en débarquant ! Mais le soleil nous est vite revenu et avant même de s’en rendre compte, on s’est pris nos premiers coups de soleil.

Pour moi, ces quelques jours à la touriste m’ont aussi permis de visiter un coin du Chiapas que je ne connaissais pas encore : Chiapa de Corzo, situé à à peine plus de 50 km de San Cristobal, et où il fait au moins dix degrés de plus ! La région est connue pour le Canyon del Sumidero, un immense canyon qu’on s’est fait un plaisir d’aller visiter en bateau. Nature superbe et impressionnante, comme vous le verrez sur les photos.

On a ainsi passé tout un week-end à Chiapa de Corzo pour profiter des festivités locales : la feria annuelle, un grand événement populaire très coloré et très joyeux. Les parachicos, de mystérieux personnages aux couleurs éclatantes, sortent danser dans les rues sans relâche pendant des heures et des heures, et femmes et enfants sont sur leur 31. Nous avons connu là un Chiapas très joyeux et festif !

Cela dit, pour moi dix jours en mode touriste étaient bien assez... On se lasse vite de flâner, moi en tous cas ! Je devenais très impatiente de retrouver le Guatemala, ses paysages, mes amis, mes points de repère. Besoin aussi d’avoir un endroit à nous où s’installer, retrouver un train-train quotidien, et se mettre à travailler ! J’étais vraiment émue sur la route montagneuse nous conduisant de San Cristobal au Lac Atitlan. On a été accueillis par une superbe lumière, des filets de brouillard entre les montagnes et les volcans, une vraie oeuvre d’art. Ce pays est tellement beau... Dur et plein de problèmes dont on ne voit pas le bout, mais très touchant, et ses habitants de même.

Un ami nous prête une belle petite maison toute simple avec jardin à San Andrés Semetabaj, pas loin du Lac Atitlan. C’est là que j’ai déjà vécu quelques mois en 2006, je m’y sens donc comme chez moi, et on y est très bien. Le village est joli et calme, on s’y sent en sécurité (plus que dans beaucoup d’autres coins du Guatemala), et il n’y a ici pas un touriste à la ronde, pas comme c’est le cas sur les berges du Lac Atitlan. Maintenant qu’on est installés, les choses sérieuses peuvent commencer ! On sent bien que cinq mois ne seront pas de trop pour venir à bout de notre projet de documentaire, qui va nous demander encore beaucoup de réflexion et de travail. Donc ça y est, on s’y met. Suite au prochain épisode.

30/01/10

Les jours passent à toute vitesse... On dirait que plus on est libre d’user de notre temps, plus vite il s’envole !

Depuis notre arrivée au Guatemala, ça n’a été que retrouvailles, festivités, nouvelles rencontres et déjà pas mal de route. Comme c’est bon de retrouver un pays où on a plein d’amis ! Parfois, grâce aux gens qui m’entourent, je me sens ici comme chez moi, même si je sais fort bien que mon pays n’est pas celui-ci et que je n’y passerais sans doute pas ma vie entière.

Après quelques jours d’installation dans notre maison d’emprunt à San Andrés, on a été dire bonjour à IMAP, l’Institut Mésoaméricain de Permaculture, de l’autre côté du Lac Atitlan. C’est là que j’ai travaillé plusieurs mois comme volontaire en 2006. Un magnifique lieu, plein d’arbres fruitiers et de cultures en tous genres, coincé entre les berges du lac et le pied du volcan Toliman. J’y ai noué de chouette liens avec plusieurs familles de paysans vivant dans le coin, que j’ai retrouvés avec beaucoup de bonheur. Surtout le petit Michel, un gamin pour lequel je m’étais pris d’affection (et réciproquement) et que j’avais très envie de revoir. Lorsque je suis partie, il avait 5 ans et il en a maintenant 8, mais il se souvenait parfaitement de moi et était surexcité de me revoir. D’après son papa, chaque fois que des nouvelles volontaires débarquaient à IMAP, il pensait que c’était Alina qui était de retour, mais non, c’était toujours une Maria, ou une Luisa,... Bref, retrouvailles émouvantes. J’ai été couverte de fleurs par Michel et son frère, qui nous ont ont aussi fait faire une passionnante visite guidée de leurs parcelles. De vrais campesinos ! Ces petits connaissent tout du travail agricole et de la nature autour d’eux, on les sent vraiment en harmonie avec l’environnement dans lequel ils vivent, ça fait plaisir à voir.

Après cette belle journée, plongée dans le Guatemala urbain de Palin et de la Ciudad de Guatemala. Un cadre nettement moins enchanteur, mais plein de belles personnes que j’avais très envie de revoir. D’abord les retrouvailles avec ma famille locale, celle de Norma, nombreuse et très joyeuse. Les gens de Palin sont réputés pour leur goût de la fête, et en effet on y rigole bien ! Puis encore bien d’autres retrouvailles avec mes amis de la capitale, de passionnantes conversations sur le présent et l’avenir du pays, également des rendez-vous avec des personnes et organisations ressources pour démarrer notre docu, bref on n’a pas cessé d’aller et venir dans cette ville chaotique. Ce qui ne nous a pas laissé trop de temps pour prêter attention aux innombrables rumeurs concernant l’insécurité, ni pour s’affliger de la laideur de la ville. Chaque fois, j’en reviens pas du degré de pollution de l’air, noir et poisseux. Et chaque fois j’en attrape mal à la tête, mal aux poumons, et j’ai envie de m’encourir de là et de retrouver l’air de la montagne guatémaltèque. Ca fait donc du bien chaque fois qu’on retrouve notre havre de paix de San Andrés !

Notre projet progresse doucement, surtout dans nos têtes : on est en pleine période de réflexion intense, car de nombreuses pistes s’ouvrent à nous et il nous faut préciser vers quoi on veut se diriger, et comment y donner forme. Ca nous prendra encore un bout de temps sans doute... Beau défi !